vendredi 23 mai 2014

La confusion des genres

La radio de ma salle de bains a plus de vingt ans d'âge, et les inconvénients qui vont avec ( réglage analogique des stations, propension malheureuse à  capter toute fréquence parasite), et c'est pour cela qu'elle est réglée en permanence sur France Inter.  Je suis donc contrainte de subir les "annonces" qui émaillent les émissions du matin,  et ma fidélité de plus en plus dépitée, il faut l'avouer, m'a tout de même valu quelques moments surréalistes.

Qui choisit ces messages? quel Bygmalion de la régie publicitaire des radios de service public est parvenu à faire croire que les nombreux patrons auditeurs de cette station seront heureux d'apprendre que Médéric leur permet d'économiser encore quelques sous en organisant la mutuelle santé de leurs employés? et je ne dis rien de l'affligeant duo de la Matmut!

Mais depuis quelques jours une annonce encore plus étrange m'a d'abord exaspérée, avant de me poser question; une voix d'homme, visiblement (audiblement) dans un état de tension sexuelle proche de l'explosion, exprime son désir au Jura, parlant notamment de ses sauvages reculées. Aaaahhh? est-ce la rime riche qu'appelle ce vocable ou le genre masculin du mot "Jura" qui m'a fait imaginer que nous avions affaire à la première pub sur le service public exploitant une connotation sexuelle (ça c'est banal) d'homoérotisme (ça, ce l'est moins)?

Eh bien non! le Jura répond d'une voix tout à fait caractéristiquement féminine : "calme-toi et rejoins-moi", phrase qui m'a fait l'effet d'un seau d'eau froide (de torrent jurassien, of course!)

Toute possibilité de second degré est perdue, et le mur du çon, comme dit le Canard, est franchi.

Après quelques jours de diffusion, accompagnée chaque fois que je l'ai entendue de pouffements mal réprimés de Patrick Cohen, les beautés reculées ont disparu au bénéfice de formules moins assonantes, mais madame le Jura est toujours là pour tenter de soulager les ardeurs de son soupirant.

Je devrais peut-être écrire au médiateur pour lui demander qui est responsable, et même coupable.