mardi 31 août 2010

Middlesex

Il y a quelques jours j'ai terminé ce livre, à regret.
J'aimerais bien en être à nouveau aux premières pages, comme on a la nostalgie du début des vacances, ou d'une enfance dorée.

Of course gender is at the heart of the book, as may be surmised from the allusion in the title. But even though that topic is explored in a very original and sensitive way, what is to me the true magic of this novel is that it takes us travelling through time to visit the history of the Stephanides family, Greeks from Smyrna, who carry to the New World the heritage of their troubled culture: Greek tragedy, the deep and bitter enmity between Turks and Greeks, and the symbolism of the silk thread, spun from the cocoons treasured by Desdemona, the grandmother.

C'est un roman qui parle à ceux dont les racines ressemblent à des fils qui se tendent d'une rive à l'autre; tout est ambigu dans le monde, et le/la narrateur/narratrice nous renvoie aux êtres premiers évoqués par Platon, être doubles que les dieux ont coupés en deux, et qui cherchent à recoller les morceaux.

Mais malgré ces thèmes "lourds", Jeffrey Eugenides réussit à conserver une légèreté de ton, un humour élégant qui mérité bien ici sa définition de "politesse du désespoir."

There is one thing I regret however: was it to pander to the public's taste for happy endings, or just to show that the story is truly American? There is a happy ending.

dimanche 29 août 2010

Satisfaction

N'est-ce pas satisfaisant de boucler des ouvrages à temps pour la fin des vacances (pour ne pas dire la rentrée?) Ce matin j'ai mis la dernière main à deux réalisations qui vont s'en aller vivre leur vie chez leur destinataire.


The cropped pants are for my dear friend Cathy, copied from a pair we saw on the market together. She liked them, but was not willing to fork out 35 euros for them, so I offered to make her something similar. I found some black fabric in my ample stash, she did the fiddly little pleating at the bottom, and I did the rest. The eyelets for the drawstring are a little cockeyed, but I hope she doesn't notice.

Et bien sûr, il y a le fameux Rogue, fini, monté, bloqué, et débarrassé de ses petits fils qui dépassent. (Enfin, je sais que parfois il y en a qui apparaissent soudain après quelques jours de clandestinité, mais j'ai fait de mon mieux.) Alex a l'air content, alors que demande le peuple?

Et puis en cette fin d'août, celles que j'appelle les reines de l'incruste prennent leurs aises: ce sont les fleurs qui se ressèment un peu partout, sans qu'on leur ait rien demandé.
It started out as a single pot bought at a plant fair about twelve years ago, and now it has somehow managed to propel itself into most of the pots on the terrace and has made it to the flower beds around it. It is a sort of chive, which I bought as "Chinese chive", with flat leaves  and pretty white flowers that last for weeks.
The other one was here when we bought the house, in a kind of cement tub by the kitchen door. Now it is to be found everywhere there is room for it to grow, even though I pull out its tubers regularly. It doesn't seem to bear me any grudge for that.

lundi 23 août 2010

From my life


A écouter : Le troisième mouvement joué par le Quatuor Alban Berg

Ce matin, un moment privilégié d'émotion intense: j'ai entendu pour la première fois cette oeuvre de Smetana, jouée par le Quatuor Voce, dans la petite église romane de Nieigles, perchée au dessus de la vallée de l'Ardèche.

I was moved to tears throughout the first and third movements, as were several of the people present. The concert was part of a very original and successful festival "Le coeur en musiques", run by a team of dedicated music lovers, and which is getting bigger and better every year.

samedi 21 août 2010

25 ans

Hier nous avons fêté cet anniversaire, qui m'a renvoyé 25 ans en arrière, au jour où je suis devenue "maman". Et, encore plus qu'à ce jour tellement plein d'émotions, c'est au moment où j'ai entendu pour la première fois le galop précipité du petit coeur dans mon ventre, vers le troisième mois de grossesse, que je pense cette nuit:


As I heard the incredible drumbeat of that little heart inside my womb, I was overwhelmed with the feeling of a new life beginning, of a rhythm that it was my mission to keep going from then on, until I died.

mercredi 18 août 2010

Bringing up babies

The joy of gardening, while other joys are not on the agenda (yet).

la première grappe de la vigne Danuta

lundi 16 août 2010

Sew obsessed (la loi des séries)

C'est le nom du dernier groupe sur lequel je me suis inscrite sur Ravelry. Pour le moment je regarde beaucoup, sans trop contribuer. mais à la maison, la MAC a bien chauffé:

D'abord, dans la série sarouel, un pour ma fille, en viscose élastique, qui trainait dans mon stock depuis deux ou trois ans.

Dans la série sac, le troisième avatar du fameux sac aux 22 carrés, réalisé pour la copine de mon fils, en taille fourre-tout confortable:

Et toujours au rayon sac, un nouveau modèle pêché chez lazy girl, via ce sublime lien, qui permet de réaliser un petit sac au charme japonisant, à porter négligemment sur le bras, pour y glisser par exemple un petit châle ou des chaussettes en cours de réalisation. Détail qui tue: quand on le pose il se tient debout tout seul (bon, d'accord, il penche un peu, mais du bon côté!).

jeudi 12 août 2010

A rogue by any other name....

.... is a frog!

Would you believe it, I've had to frog two thirds of the first sleeve after it was totally completed, because my alterations didn't really produce the effect I had expected.

Pourquoi diantre ne nous sommes pas construits comme des playmobil? la confection des manches de pull à capuche serait très nettement facilitée. Heureusement, la petite tunique du Vogue été 2010 n'a que de petits mancherons qui n'ont pas posé de problème, et la voici terminée: 300g d'un mélange lin et soie de Colourmart, plein de personnalité.

Even though the yarn looked a little rough and dry on the cone, it was a pleasure to knit up. The end result has a lovely drape, and feels amazingly cool and soft to the skin. I would definitely recommend it for any summer knitting.

mardi 10 août 2010

Inception

Le côté quasi-dawkinsien de la prémisse assenée dans les premières minutes peut faire craindre (ou espérer?) une dimension philosophique à ce film : l'idée que l'on sème dans l'esprit d'un sujet , telle un virus, s'enracine, se propage, se reproduit, menant à des conséquences impossibles à prévoir.

Mais Inception retourne bien vite dans sa catégorie de film à spectacle quand on se rend compte que l'idée qui se répand, se confirme, se dissémine sans nous laisser l'espoir d'y échapper, c'est qu'un héros se déplaçant dans un véhicule, voire à pied ou à skis ne peut être atteint par une balle, quand bien même toutes les vitres de sa camionnette ont été réduites en miettes par des rafales de mitrailleuses. Les conséquences sont donc prévisibles: happy end.

There are indeed a couple of nudges towards something a little more intellectually stimulating: the classic conundrum about dream, reality and illusion; there is also a passing political criticism of megacorps that rule the world and take over even people's unconscious. But these do not really convince: I found it hard to sympathise with Marion Cotillard's plight, trapped in a limbo that is neither reality nor illusion, sitting teary-eyed at a table with an oversized kitchen knife.

Et pourtant j'ai bien aimé ce film: le délire certes complaisant des décors de style baroque ruisselant, les trouvailles visuelles des rues qui se replient comme un chausson aux pommes, les personnages secondaires sortis de bandes dessinées, et les trottoirs qui entrent en éruption. Avec quelques dizaines de minutes de canardage et course poursuite en moins, il aurait tout de même été plus digeste.

Cutting out a few chases and shootouts with all too predictable outcomes might also have helped keep the budget within more decent limits, in these times of economic hardship: as the Guardian's Danny Leigh puts it :" once the budget starts to climb into nine figures, displaying it onscreen becomes a perversely dreary end in itself – so that rather than allowing a director to show the world the wonders inside his or her head, the game becomes to find ways of visibly splashing the cash just to heighten the sense of the movie as an event."

vendredi 6 août 2010

Summertime (chanson connue)

Non, ce ne sont pas des aliens dans le frigo, et je ne prépare pas une installation d'art moderne. Mais comme c'est l'été, et que la vie est facile, je prends un peu de temps pour faire des expériences: et celle-ci m'a été inspirée par Linda, qui l'a mise sur son blog de cuisine "Olives and sumac".

C'est tout simple, du yaourt nature qu'on laisse égoutter dans une mousseline pendant trois jours, et ensuite j'ai coincé les "billes" de yaourt ainsi obtenues dans un bocal d'huile d'olive, avec un soupçon de piment de Cayenne et des baies roses.

Nous avons goûté le produit fini avec une salade et du poulet grillé. La prochaine fois, je sale.